Une première victoire !
Notre amie Rokia Traoré, libérée sous contrôle judiciaire
Rokia est sortie de prison
C’est une première victoire qui nous réjouit. La gravité de la situation avait amenée Rokia à faire la grève de la faim, un cri de révolte et un témoignage de la force de cette femme, prête à tout pour sauver sa fille, ses droits, et à travers elle, ceux des femmes et des enfants. Aujourd’hui, elle se prépare pour gagner le combat contre la justice belge.
Accusée d’enlèvement et de prise d’otages, condamnée à remettre sa fille de cinq ans à son ex-partenaire, ressortissant belge, Rokia risque cinq ans de prison pour avoir protégé sa fille contre un père qui a pratiqué des « attouchements sexuels ». Par un jugement contradictoire, la justice malienne avait d’ailleurs accordé à Rokia la garde exclusive de son en enfant qui vit au Mali avec elle depuis 2015.
Aujourd’hui, rien n’est terminé et le combat pourra être long.
Placée sous contrôle judiciaire à Paris, la justice française s’est prononcée pour l’extradition de Rokia vers la Belgique. Ce qu’il faut absolument empêcher ! « Nous allons désormais nous battre en utilisant toutes les voies de recours » a déclaré son avocat Me Kenneth Feliho qui demande un pourvoi en cassation, bien décidé à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme s’il le faut.
Amie des Entretiens Eurafricains, marraine du festival Une semaine Eurafricaine au cinéma, nous sommes fiers de défendre Rokia et nous allons nous mobiliser pour exiger de revoir le « mandat d’arrêt européen » créé dans le contexte de la lutte contre le terrorisme : il ne faudrait pas que les justices nationales s’en emparent pour tout et n’importe quoi !
Son avocat, appuyé par Me Kominé Bocoum, un confrère qui représente l’Etat malien, réfute d’ailleurs la compétence de la Belgique, alors même qu’une décision de justice a été rendue « au Mali, pays souverain », constatant « la violation de plusieurs conventions internationales et traités qui prévoient qu’en matière de garde d’enfant, ce sont les juridictions du lieu de résidence de l’enfant qui sont compétentes pour statuer sur sa garde et sur toutes les mesures prises dans son intérêt supérieur ».
La France se grandirait à garantir le droit international et à défendre Rokia, franco-malienne, qui grâce à sa voix chaude et profonde dénonce l’injustice et le racisme partout dans le monde. Elle a été nommée en 2016 ambassadrice de bonne volonté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
C’est la France qui a arrêté Rokia à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris le 10 mars dernier alors qu’elle se rendait à Bruxelles, afin de répondre « librement » à une convocation en appel de la justice belge et contester la décision de confier «la garde exclusive» de l’enfant à son père. C’est la France qui doit aujourd’hui refuser l’extradition.
Nous allons rester mobilisés et exiger que justice soit faite, dans l’intérêt de l’enfant et dans le respect des Droits de l’Homme dont on brandit un peu trop les valeurs sans que les actes ne correspondent !!
APPEL
Des frais de justice élevés s’ajoutent à la peine subie par Rokia qui a besoin de soutien :
un compte a été ouvert
SOUTIEN POUR ROKIA TRAORE